Back to home sweet home

Chère famille, chers amis, chers lecteurs,

Voilà déjà presque 3 mois que nous avons posé le pied sur notre terre natale et nous ne vous avons pas donné beaucoup de nouvelles… C’est que l’atterrissage n’était pas forcément tout facile. Ceux d’entre-vous qui ont déjà voyagé savent qu’il existe un choc culturel à l’aller mais aussi au retour, certains disent même que ce dernier est pire que le premier… Des questions se bousculent dans nos têtes : comment vivre avec ce que nous avons vécu, avec ces autre réalités qui sont encrées en nous à présent ? Comment orienter nos vies à l’avenir, quels choix faire ? Ces questions restent en suspens pour l’instant…

Au fait, nous ne vous avons même pas raconté nos dernières semaines…

Derniers jours au Tchad

Avant notre départ, nous avons fait tout notre possible afin de préparer au mieux le travail de notre successeur, Placide Djimasra, cela nous a énormément occupé. Nous avons notamment composé les lettres de parrainage pour les parrains et marraines des enfants, pris des photos et bricolé des cartes, afin que tout soit prêt à l’envoi. Là encore Honorine nous a été d’une grande aide jusqu’à la fin août. Après son départ, nous n’étions plus que 2 « blancs » à Béthanie, cela nous a fait assez bizarre de se retrouver en tête à tête aux repas après 10 mois de vie en communauté ! Pendant cette période, Yveline a encore passé beaucoup de temps au bureau afin que tout soit le plus en ordre possible au niveau administratif.

Mi-septembre, les responsables de la mission nous ont rejoint pour faire le point avec nous et introduire le nouveau directeur. Ainsi, le 19 septembre nous avons officiellement remis les clés à notre successeur. A cette occasion les employés nous ont réservé une surprise que nous n’attendions pas et qui nous a beaucoup touché : des chants à la mode africaine, dont ils avaient adapté les paroles pour nous…

Libérés de nos obligations, la dernière semaine nous avons encore profité un peu du pays : achat des derniers souvenirs, quelques jours à la ferme, invitations diverses et bien sûr, faire les bagages !

 

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Invités au restaurant par certains des employés de Béthanie
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En visite chez Lydie

 

 

 

 

 

 

 

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…enceinte (s?!)…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Derniers moments de partage avec nos amis missionaires laissés à N’Djamena avant de prendre l’avion pour la Suisse!

La Suisse

Les premières semaines se sont très bien passées, avec la retrouvaille de nos familles et amis.

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Accueillis comme des « héros » à l’aéroport 😉

D’ailleurs nous avons bien eu les parents d’Yveline puisqu’ils ne savaient pas que nous rentrions avant pour les 60 ans d’Eddy… SURPRISE le 1er octobre !

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Contents!

Maintenant, Jonathan s’apprête à se mettre à son compte en tant que maréchal, il prépare sa caisse de ferrage à mettre sur le pont d’un pick-up, son quotidien ressemble donc plutôt à cela pour l’instant :

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Yveline  n’a pas encore trouvé de travail dans son métier, elle travaille à env.40% à l’aide familiale et fait des postulations. Sinon elle a aussi retrouvé sa passion favorite : les chevaux et en cette période de l’année, confectionner des biscuits de Noël !

 

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« Fait froid dans ce pays! »

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Alors il nous reste à vous remercier pour votre soutien au cours de notre périple, que ce soit en pensées, en prières, en finances, par un mot gentil ou autre… et à vous souhaiter de joyeuses fêtes de fin d’année et une excellente année 2014 !

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 Jonathan et Yveline

P.S: N’oubliez pas, le 11 janvier on présente notre voyage à 20h aux Mottes, on vous y attend!

 

 

 

Dernière ligne droite

Chers amis,

Notre aventure tchadienne touche à sa fin. En effet, dès le 2 octobre nous serons de retour dans notre chère patrie… dernière ligne droite, donc ! Cela implique aussi : beaucoup de travail avant de passer les rênes au suivant, beaucoup de bisous à faire à tout le monde, beaucoup de choses à ranger et beaucoup d’affaires à caser dans 4 valises de 23 kg chacune…

Le temps file décidément aussi vite en Afrique qu’ailleurs et bien de l’eau a encore coulé sous les ponts depuis notre dernier article. Beaucoup d’eau pas seulement au sens figuré puisqu’avec la saison des pluies, la ville est inondée en maints endroits.

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Avec cela, les moustiques ont malheureusement aussi fait leur apparition et du même coup les risques de paludisme. La moustiquaire qu’on avait abandonnée pendant la saison sèche est à nouveau de grande utilité. Dieu merci, pour l’instant pas de malades à Béthanie à part de gros rhumes !

Fin juillet nous avons profité d’un dimanche de repos pour nous rendre au rocher de l’Elephant qui se trouve au Nord du pays, un sacré curiosité de la nature ! Nous avons même eu la chance de profiter de guides et gardiens de la voiture sortis de nulle part…

rocher

Honorine nous a quitté fin août, nous nous sommes retrouvés seul expatriés à Béthanie…dire que lorsque nous sommes arrivés nous étions 7, puis les personnes sont parties une à une pour nous laisser tous les 2, ça fait un peu bizarre mais on s’en sort. Dès le 19 septembre, c’est un tchadien qui va reprendre le flambeau, nous sommes donc peu-être les derniers expatriés à la tête de Béthanie…

L’équipe des « derniers survivants »
L’équipe des « derniers survivants »

Le 18 juillet a eu lieu la journée internationale Nelson Mandela organisée à Béthanie par l’Ambassade de l’Afrique de Sud. Grâce à cette journée, l’aire de jeu a été refaite à neuf : réfection des pièces en bois attaqué par les termites, nouvelle peinture sur les couleurs défraichies et plantation de quelques arbres autour. Les invités ont tous mis la main à la pâte, même l’ambassadeur d’Afrique du Sud et du Nigeria. Un des buts de la journée était que tout le monde donne 67 minutes de sa vie pour aider son prochain. Les 67 minutes font référence aux 67 ans pendant lesquels Nelson Mandela a lutté pour l’abolition de l’apartheid. En tous cas, les enfants sont contents, ils peuvent à nouveau se donner à cœur joie sur les toboggans, balançoires, maisons et le pont de l’aire de jeu !

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Suite à l’arrivée d’un container venu d’Europe, les enfants ont reçu de nouveaux jeux : une maison grandeur « enfant » et des chevaux à bascule. Quelle pagaille la première fois qu’ils les ont découvert !

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Voici encore quelques impressions de la ville de N’Djamena, les images parlent mieux que tous les mots qu’il faudrait utiliser pour expliquer l’inexplicable… !

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Et pour terminer, nous vous présentons Chuck, notre dernière surprise arrivée cette semaine à Béthanie !

chuck

Pourquoi l’avoir nommé « Chuck » ? En fait, puisque la vie n’est pas toujours simple à Béthanie, rien de tel qu’une petite séance « blagues sur Chuck Norris » pour se détendre, n’est-ce pas Honorine ?!

En voici un exemple : « Chez nous quand on ne fini pas nos assiettes on nous parle du grand méchant loup, mais au États-Unis on leur parle de Chuck Norris, c’est pour ça qu’il y a plein d’obèses là-bas ! »

A vous tous qui êtes avec nous sur le blog, en pensées ou en prières…au revoir et à très très bientôt !

Jonathan et Yveline

Travail au PMI

« Finis ton assiette, il y a des enfants dans le monde qui meurent de faim »

Nous ne vous avons encore jamais exposé une partie importante du travail qui se fait à Béthanie, au PMI (Centre de Protection Maternelle et Infantile) : là, les femmes et leurs enfants malnutris sont accueillis. Ils y reçoivent des conseils en alimentation, en hygiène et de l’aide en nourriture (bouillie enrichie et lait en poudre). Les enfants atteints de malnutrition modérée peuvent venir en consultations régulièrement alors que les cas de malnutrition sévère sont hospitalisés sur place (il y a 16 places). Le nombre de consultations se monte à environ 8’000 par an.

La malnutrition est liée à une alimentation inadéquate ou à une pathologie/infection, dont les principales causes sont : L’insécurité alimentaire (famines, guerres, pauvreté), le manque d’accès à l’eau et une hygiène manquante, la mauvaise qualité des services de santé, l’inadéquation des soins aux mères et aux enfants, l’état nutritionnel des mères, la discrimination à l’égard des femmes et des jeunes filles, etc.

Parmi les formes de malnutrition les plus répandues on trouve le kwashiorkor (carence protéique, caractérisé par des œdèmes) et le marasme (carence énergétique, caractérisé par une perte de poids sévère).

Des enfants du PMI atteints de marasme (photos Honorine)
Des enfants du PMI atteints de marasme (photos Honorine)

Au Tchad, 37% de personnes sont sous-alimentées, 34% des enfants de moins de 5 ans ont une insuffisance pondérale et le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est d’environ 20% (un des plus élevé au monde).

Des jumeaux à leur arrivée au PMI et à leur départ
Des jumeaux à leur arrivée au PMI et à leur départ

Grâce au travail des infirmiers-ères tchadiens, un grand nombre d’enfants sont sauvés en retrouvant un poids normal. Toutefois en voyant des enfants en si mauvais état « pour de vrai », cela nous secoue les tripes et on réalise encore une fois l’écart entre notre vie européenne et les difficultés de l’Afrique.

Yveline et Jonathan

Nouvelles « fraîches »

Bonjour tout le monde, voici enfin à nouveau quelques nouvelles « fraîches ». Eh oui la température s’est rafraîchie avec les premières pluies, mais reste toujours bien assez chaude pour ne pas avoir froid ! De manière générale nous nous portons bien, mais nous constatons quand même qu’en 1 an nous aurons été malades pour le restant de nos jours… Tantôt il s’agit de problèmes de digestion, tantôt c’est la fièvre et les maux de tête, sans parler de la chaleur et du stress lié à notre poste qui nous fatigue beaucoup… Mais ne craignez pas pour nous, nous voyons déjà la fin de notre mandat pointer le bout de son nez (3 mois restants !)… Nous essayons donc de profiter au maximum des bons moments que nous offre cette expérience et commençons à nous demander ce qui nous attend à notre retour !

Avec notre départ se pose également la question de notre remplacement. Nous sommes un peu étonnés de ne toujours pas connaître le nom du nouveau, mais ce que nous savons c’est que ce sera un Africain. L’Association cherche effectivement à africaniser l’établissement. Pour cette raison, actuellement notre tâche principale est donc de réorganiser le travail de façon à ce que les responsables de chaque pôle soient plus autonomes qu’ils ne l’étaient jusqu’à maintenant.

Yveline passe toujours beaucoup de temps dans les paperasses, car il y en a un tas à faire ! Heureusement, avec la venue de la nouvelle coordinatrice, le travail administratif a été réorganisé et redistribué sur les différents employés tchadiens, ce qui allège un peu le travail de la direction.

Yveline dans son "antre"
Yveline dans son « antre »

Entre-temps, elle trouve aussi des moments pour passer du temps avec les enfants, tourner la boule (plat traditionnel à base de mil ou maïs), aller se balader dans les quartiers avec l’âne « Bourriquet » ou se faire tresser les cheveux…

Avec le petit dernier arrivé dans les bras
Avec le petit dernier arrivé dans les bras
Tourner la boule, mine de rien c’est dur !
Tourner la boule, mine de rien c’est dur !
Promenade des enfants dans la charrette avec Bourriquet
Promenade des enfants dans la charrette avec Bourriquet
Le tressage : environ 7 heures de travail…
Le tressage : environ 7 heures de travail…
Et voilà le résultat !
Et voilà le résultat !
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Jonathan, quant à lui, est toujours bien affairé à l’extérieur avec différentes tâches techniques et les relations publiques qui le font même passer à Télé Tchad ! Contrairement à ce que certains pourraient imaginer, malgré ses occupations, il omet rarement de passer du temps à cajoler les enfants…

Déplacement du don de nourriture de la première Dame…
Déplacement du don de nourriture de la première Dame…
… et petit discours de remerciement obligatoire !
… et petit discours de remerciement obligatoire !
A Béthanie il y a toujours des surprises : ce jour là ce n’est pas un enfant qu’on voulait nous déposer mais un macaque mal apprivoisé, que nous avons finalement refusé !
A Béthanie il y a toujours des surprises : ce jour là ce n’est pas un enfant qu’on voulait nous déposer mais un macaque mal apprivoisé, que nous avons finalement refusé !
Séance câlins avec son petit "chouchou" (photo Honorine)
Séance câlins avec son petit « chouchou » (photo Honorine)

Cordiales salutations à tous nos lecteurs

A bientôt

Jonathan et Yveline

Le choc des cultures

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Nous venons de passer notre septième mois au Tchad, cela ne nous empêche pas de toujours nous étonner et avoir à sourire des différences culturelles auxquelles nous sommes confrontés, inévitablement…

Voici quelques exemples relevés au fil de notre séjour à Béthanie :

Mais où est le juste milieu ?

  • Température à l’ombre à Tramelan le 21 mai 2013 : 6°C
  • Température à l’ombre à N’Djamena pour la même date : 42°C

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La technique de survie

  • Chez nous : te doucher longuement à l’eau bouillante pour te réchauffer, puis sortir de la douche et te sécher le plus vite possible pour te glisser sous le duvet pour ne pas mourir de froid…
  • Ici : te doucher longuement à l’eau « froide » (disons plutôt … tiède) pour te rafraîchir, ensuite ne pas te sécher pour te poser en tenue d’Adam sous le ventilateur ; quelques minutes précieuses de fraîcheur… pendant lesquelles le challenge est de t’endormir le plus rapidement possible… avant de mourir de chaud à nouveau !

Les travaux

  • Chez nous : si tu entreprends des travaux autour de ta maison, l’entrepreneur va venir, te proposer un devis, se débrouiller pour faire le travail et lorsque ce sera fini te présenter une facture… pas toujours adaptée au devis de départ mais bon…
  • Ici : l’entrepreneur va aussi venir, te proposer un devis mais avant de commencer il va falloir que tu lui achètes des pelles, des brouettes, du ciment, du sable, du gravier, etc. bref, il faut payer au moins la moitié du devis en avance pour que les travaux puissent commencer… et tu n’es encore même pas sûr que le gars en question soit capable de faire le travail !

La langue administrative

  • Chez nous on dirait… en fait je sais même pas comment on dirait ça chez nous…
  • Voici un exemple d’une ligne adressée à une personnalité – plus ou moins-importante : « Je viens par ce truchement auprès de votre haute bienveillance vous faire-part du déguerpissement de notre mur. »

Un enterrement

  • Chez nous : la famille proche viendra aider à préparer l’enterrement et les invités seront conviés à une cérémonie généralement suivie d’une collation. A moins que ce ne soit vraiment une personne de ta famille très proche, tu manqueras le travail seulement le jour de l’enterrement, et encore…
  • Ici : la famille proche et éloignée viendra dès l’annonce du décès chez toi pour ce qui est appelé la « place mortuaire », celle-ci peut durer jusqu’à une semaine. Même si ce n’est pas ta famille très rapprochée (parents / conjoint / enfants), tu manqueras le travail pour la durée de la place mortuaire…

La vie quotidienne

  • Chez nous : si tu travailles pour le salaire minimum, tu auras en principe au moins un appartement avec confort minimum : eau courante, électricité, sanitaires. Généralement il y a au moins une pièce par personne et tes plus proches voisins habiteront dans l’appartement d’à côté.
  • Ici : si tu travailles pour le salaire minimum, tu habiteras comme une grande partie des tchadiens dans une case en « pot-pot » (= maison en terre), sans eau courante à l’intérieur, avec parfois l’électricité, peu ou pas de fenêtres, des sanitaires au fond de la concession. En général, il y a plusieurs personnes par pièces et tes plus proches voisins vivent dans la même concession et partagent donc les sanitaires et beaucoup d’autres choses avec toi…

Le port du casque

  • Chez nous : le port du casque à moto et vélomoteur est obligatoire car les « têtes intelligentes se protègent »…
  • Ici : le port du casque à moto et vélomoteur est interdit depuis que des extrémistes musulmans qui portaient des casques ont tenté une attaque en ville !

La saleté

  • Chez nous on dirait à un enfant : « Oh non, mais tu t’es trainé dans la boue, tu es tout sale, tout noir ! »
  • Ici on dit : «  Oh non, mais tu t’es trainé dans la poussière, tu es tout sale, tout blanc ! »

La grossesse

  • Chez nous on raconterait peut-être l’histoire ainsi : Une femme a fait un voyage au sud du pays, elle a rencontré un homme avec lequel elle a couché et est tombée enceinte. Il faudrait retrouver cet homme qui l’a mise enceinte.
  • Ici on dit : Une femme est allée au sud prendre une grossesse. Il faudrait retrouver l’homme qui l’a grossit.

Histoire de prononciation

  • Chez nous on dit : « cette sauce est gluante » et « avec cette chaleur, je dégouline »
  • Ici on a entendu dire : « cette sauce est gulante » et « avec cette chaleur, je gouline » !

Tournures

  • Chez nous on dirait : « je n’ai montré aucune de mes employées du doigt, mais l’attitude de certaines d’entre-elles me paraît suspecte. »
  • Ici on dit : « je n’ai doigté aucune de mes employées, mais l’attitude de certaines d’entre-elles me paraît suspecte. »
  • Chez nous on dirait : la nuit dernière une de ces gastro m’a pris !
  • Ici on dit : j’ai diarrhé pendant toute la nuit passée !
  • Chez nous on dirait : cette femme est malade mentale
  • Ici on dit : C’est une « déréglée » ou c’est une « mentalité »

La guerre des boutons 

  • Chez nous c’est la guerre des boutons à l’adolescence
  • Ici c’est la guerre des boutons de toute façon ! Un exemple sur Jonathan :

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La pluie

  • Chez nous on dit : « oh non pas encore de la pluie ! »
  • Ici on dit : « quand est-ce qu’il va enfin pleuvoir ? »

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Et oui, la semaine passé une bonne pluie s’est enfin abattue sur Béthanie, cela nous a rafraîchit, au moins le temps d’une nuit… ! Nous espérons que ces quelques lignes vous ont permis d’en apprendre un peu plus sur le « choc des cultures » que nous vivons quotidiennement ici…

Comme on dirait ici : « à bientôt, si Dieu nous prête vie ! » ou « prochainement, Dieu voulant ! »

Jonathan et Yveline

Safari à Zakouma, Parc national du Tchad

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Grâce à un avion de la MAF (Missionary aviation fellowship), nous avons pu effectuer le voyage au parc national de Zakouma en toute sécurité malgré les restrictions de déplacement actuellement en vigueur dans le pays. Nous nous sommes rendus dans ce parc qui se trouve à l’Est du Tchad du 27 au 30 mars, en compagnie de 2 autres expats (Cécé et Hono). C’est dans un charmant hotel, se trouvant au cœur du parc que nous avons été hebergés…

Nos chambres
Nos chambres
La salle à manger
La salle à manger

Nous avons vraiment pleinement pu profiter de toutes les merveilles de la nature pendant cette période et observer un tas d’animaux qu’on ne voit normalement qu’au zoo, dans les documentaires ou dans le Roi Lion ! Mais quel frisson de se retrouver à quelques mètres d’une famille de lions, d’éléphants ou de buffles, dans leur milieu naturel sans barrière qui nous sépare !

Afin de visiter le parc nous avons effectué 4 sorties guidée en 4×4 et le reste du temps nous en profitions pour rester à observer les animaux venant boire au bord de la mare proche du campement.

Le 4x4 (photo Honorine)
Le 4×4 (photo Honorine)
La mare, notre poste d’observation (photo Honorine)
La mare, notre poste d’observation (photo Honorine)
Promenade dans la brousse (photo Honorine)
Promenade dans la brousse (photo Honorine)

Jonathan a
encore une fois montré qu’il n’a « peur de rien, mange des guêpes, boit de l’essence
et brosse les dents aux lions… » en se promenant dans la brousse pleine de
dangers, nous entrainant parfois avec lui… Heureusement nous ne nous sommes
jamais retrouvé nez à nez avec des buffles, il paraît qu’ils sont parmi les
animaux les plus dangereux !

Globalement, nous avons été très chanceux car dès le premier jour nous avons pu apercevoir une lionne s’approcher de la mare. Dans notre frayeur, nous avons bougé ce qui a aussi fait peur à la lionne qui est repartie aussitôt, je n’ai même pas réussi à faire une photo correcte !

Lors de nos sorties nocturnes nous avons pu voir beaucoup d’animaux qu’on ne voit pas forcément de jour : civette (ressemble à un blaireau), genette (sorte de fouine), hyènes, porc-épic, serval (sorte de chat tacheté) et surtout une magnifique famille de lion !

Hyène tachetée
Hyène tachetée
Famille de lion (photo Honorine)
Famille de lion (photo Honorine)

En revenant de l’expédition de nuit, on a un peu l’impression de sortir d’un rêve et on se demande presque si on a vraiment approché les lions à 3m avec le 4×4 !

De jour, un tas d’animaux ont également croisé notre chemin. Les images parlent d’elles-mêmes…

Des "Timons" (photo Honorine)
Des « Timons » (photo Honorine)
Pumba
Pumba
et sa famille
…et sa famille
Dame girafe
Dame girafe
Buffles
Buffles

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Babouins
Babouins

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Connaissais-tu ces différentes espèces de gazelles ?

Cobe Defassa, mâle
Cobe Defassa, mâle
Cobe Defassa, femelle
Cobe Defassa, femelle
Cobe de Buffon, mâle
Cobe de Buffon, mâle
Cobe de Buffon, femelle
Cobe de Buffon, femelle
Hippotragues
Hippotragues
Guib harnaché
Guib harnaché
Bubale (ou "faces plates")
Bubale (ou « faces plates »)
Gazelle non identifiée…
Gazelle non identifiée…

Toutes sortes d’oiseaux de
toutes les couleurs :

Rollier d’Abyssinie
Rollier d’Abyssinie
Autruches
Autruches
Pintades
Pintades
Guêpier à gorge rouge
Guêpier à gorge rouge
Pélicans et autres oiseaux
Pélicans et autres oiseaux

Magnifiques paysages…

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Mais attention… ce qui semble être une magnifique plage tranquille pour se baigner…

safari_paysage5… pourrait
bien abriter quelques crocodiles !

Crocodile du Nil
Crocodile du Nil

Voici encore la petite histoire des éléphants :

Pendant tout notre séjour nous avons passé notre temps au bord de la mare du campement dans l’espoir de voir des éléphants… Malgré notre persévérance, à chaque fois nous n’en avons que le c…

Toutefois, le dernier jour Jonathan, par son courage exemplaire (- ; est parti sur les traces des éléphants et a été récompensé…

safari_trace

Voilà ce que Hono, Cécé et  Yveline ont vu des éléphants…

safari_elephant1

…et voilà ce que Jonathan a vu !

safari_elephant6 safari_elephant5 safari_elephant3 safari_elephant2

safari_elephant4

Spéciales dédicaces pour
Erika et Julien :

Même au fin fond de la brousse africaine on trouve du "Maggi"
Même au fin fond de la brousse africaine on trouve du « Maggi »
et un "MF"
et un « MF »

A regret, retour à la ville :

N’Djamena, vu d’avion
N’Djamena, vu d’avion

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A bientôt pour de nouvelles aventures !

Yveline et Jonathan

Traversée du désert

Suite à notre voyage au Sud, la chaleur qui va en augmentant (jusqu’à 45°C à l’heure actuelle) n’est pas la seule raison qui nous a donné l’impression d’entamer une traversée du désert ; en effet, un certain nombre d’événements difficiles nous ont frappés et nous n’en évoquerons que quelques-uns ici :

Tout d’abord, fin janvier, une petite fille de 5 ans qui avait grandit à Béthanie mais se trouvait réinsérée dans sa famille depuis l’âge de 3 ans est décédée des suites de maladie.

Ensuite, début février, nous avons été confrontés à un vol important dans l’orphelinat. Tout concorde pour désigner nos propres employés en tant qu’acteurs principaux du vol. Difficile de garder confiance et sérénité dans un tel climat… De plus, toutes les procédures sont si compliquées que nous avons perdu des journées entières à essayer de faire avancer le dossier pour arriver à un consensus avec l’inspection du travail et les employés concernés. Après un mois, toujours pas de résultat satisfaisant !

Une de nos employées en tant qu’assistante sociale va nous quitter et cela représente également un grand défi pour la suite puisqu’elle était le pilier central de tout ce qui concernait le travail de suivi des enfants. Heureusement, nous avons trouvé une personne qui semble bien correspondre au poste, mais il est certain qu’elle va avoir besoin d’un certain temps d’adaptation avant de travailler efficacement.

Mi-février nous avons également tragiquement perdu un de nos chevaux détenus en Suisse dans un accident. Cette nouvelle paraîtra peut-être banale pour certains mais pour ceux qui nous connaissent, vous comprendrez que cet événement nous a beaucoup affecté et qu’il s’agit d’une perte précieuse. Au travers des difficultés, nous essayons de garder une attitude de reconnaissance comme nous le propose la Bible notamment avec les paroles de Job : « Dieu a donné, Dieu a repris. Que le nom de l’Eternel soit béni ! ».

Hobama, merci pour tous les bons moments, tu étais un magnifique cadeau de la vie !
Hobama, merci pour tous les bons moments, tu étais un magnifique cadeau de la vie !

Pour terminer, ces paroles de Rosette Poletti et Barbara Dobbs nous ont également interpellées et nous invitent à regarder en avant malgré les circonstances difficiles :

 

« Nous passons beaucoup de temps à nous demander :

Pourquoi les événements sont ce qu’ils sont ?

Jusqu’au jour où nous acceptons que la seule question à se poser, c’est :

Qu’est-ce que je peux faire avec cela ?

En d’autres termes :

Comment puis-je utiliser ce qui m’arrive pour croître, pour apprendre ? »

Pour le team

Yveline

 

Koumra : du 21 au 26 janvier

En janvier nous avons encore eu la chance de passer quelques jours au Sud. Ce voyage est à chaque fois comme une bouffée d’oxygène pour nous les « rats des champs »… en effet nous nous sentons bien plus à l’aise dans la campagne de Koumra que dans la capitale de N’Djamena…Nous avons pu effectuer le voyage aller en avion de l’ONU, ce qui rend le trajet plus agréable : 2h au lieu de 12h… enfin, c’est sans compter le temps d’attente à l’aéroport : 4h à patienter que l’avion arrive !

L’avion à l’aéroport de Sarh : l’atterissage sur piste en terre battue est bien particulier !
L’avion à l’aéroport de Sarh : l’atterissage sur piste en terre battue est bien particulier !

Cette mission au Sud consistait en une mise au point sur les activités de l’Association Betsaleel en compagnie du coordiateur : le PMI et le projet Moringa. Le PMI a nécessité un certain recadrage au niveau de la gestion mais cela nous a permis de faire plus ample connaissance avec les employés.

Le boukaro du PMI de Koumra
Le boukaro du PMI de Koumra

Le moringa pousse toujours bien et l’équipe de la ferme continue à bien soigner les plants de moringa existants. Comme nous n’avions pas encore les résultats des analyses à ce moment-là, nous n’avons pas tellement axé le travail sur le laboratoire mais plutôt sur l’amérlioration de la production en réfléchissant notamment à optimiser l’irrigation.

Fleur de moringa   Graines de moringa   Plant de moringa
Fleur de moringa, Graines de moringa, Plant de moringa

La ferme de Monkara nous a aussi révélé une partie des inombrables merveilles de la nature africaine, à savourer en premier avec les yeux !

Les manguiers          bananiers
Les manguiers                                           bananiers
Papayers    Cocotiers
Papayers                                                                            Cocotiers

Le voyage de la ferme Monkara à Koumra où nous logions et le chemin du retour de Koumra à N’Djamena nous a encore permis d’admirer diverses curiosités sur la route. Les photos parlent d’elles-mêmes :

Un ânon                   Une écurie pour âne
Un ânon                                             Une écurie pour âne
Le moyen de transport usuel au Sud : un attelage d’ânes (avec le joug !) et de bœufs
Le moyen de transport usuel au Sud : un attelage d’ânes (avec le joug !) et de bœufs
Au centre : salle de réunion, à droite : case d’habitationun village de la brousse avec greniers
Au centre : salle de réunion, à droite : case d’habitation   /  un village de la brousse avec greniers
Une station essence (c’est pas une blague !)
Une station essence (c’est pas une blague !)
Les pêcheurs sur le fleuveLes foules marchant au bord des routes
Les pêcheurs sur le fleuve                           Les foules marchant au bord des routes
Beaucoup de carcasses au bord de la routeTombera ? Tombera pas ?
Beaucoup de carcasses au bord de la route                         Tombera ? Tombera pas ?

Pour le team

Yveline

 

 

Début d’une nouvelle année et d’une nouvelle mission

Nouvel-an au lac Tchad

Pour nous, l’année 2012 s’est terminée en beauté avec une occasion rêvée : nous avons eu la chance de passer le cap en pleine campagne africaine ! En effet, nous avons été invités par nos amis de la ferme à nous rendre au bord du fleuve Chari, près du lac Tchad.

Fin de l’année 2012 avec paysage et coucher de soleil magnifique, soirée autour du feu, nuit sous tente entourée de manguiers et de singes et début de l’an 2013 avec une virée en pirogue jusqu’au lac Tchad… nous avons été comblés de bienfaits !

Coucher de soleil sur le Chari…
Coucher de soleil sur le Chari… (cliquez sur la photo pour l’agrandir)
…soirée autour du feu et nuit sous les manguiers…
…soirée autour du feu et nuit sous les manguiers…
…en pirogue sur le Chari
…en pirogue sur le Chari
… et arrivée au lac Tchad !
… et arrivée au lac Tchad !

Passation de service

Après un passage du cap divertissant, l’année 2013 a commencé sur les chapeaux de roue :

  • Le 6 janvier nous avons accueillit Jeanpierre qui demeure avec nous 1 mois, le 8 janvier Céline qui vient pour 4 mois et le 12 janvier Suzanne, qui nous a rejoint pour 6 mois.
  • Le début de l’année signifie aussi bouclement comptable et donc beaucoup de travail pour l’admnistration (entre autre Yveline…)

Le 9 janvier a eu lieu la passation de service entre Sébastien / Juliette et Jonathan / Yveline. A cette occasion une petite fête a été organisée en l’honneur des partants, les intendantes ont mis les petits plats dans les grands !

Remise des clés et repas copieux (sur la photo : salade de carottes / pamplemousse / cacahuètes, c’est délicieux si jamais…)
Remise des clés et repas copieux
(sur la photo : salade de carottes / pamplemousse / cacahuètes, c’est délicieux si jamais…)

La vie à Béthanie

Malheureusement la petite fille abandonnée, née le jour de Noël et accueillie au PMI de Béthanie est décédée le jour suivant son arrivée. Elle était probablement restée trop longtemps dans le froid du matin avant de recevoir des soins…

Suite à la passation de service, nous avons pu sentir le poids de la responsabilité augmenter mais nous avons également des avantages non négligeables : nous avons pu intégrer la « maison blanche » (la maison des directeurs), dotée d’un charme particulier avec sa cour intérieure et l’eau chaude à la douche, sans rigoler ça fait du bien en cette fin d’hiver !

La cour intérieure et la vue depuis le bureau de notre nouvelle habitation
La cour intérieure et la vue depuis le bureau de notre nouvelle habitation

Sinon la vie à Béthanie suit son cours. 2 nouveaux garçons ont été acceptés à l’orphelinat et 1 fillette de 3 ans réinsérée dans sa famille. Pour fêter le retour d’un enfant dans sa famille, qui représente l’aboutissement du travail de l’orphelinat, une petite fête a été organisée. Les enfants étaient très heureux de boire un sirop et de savourer un bonbon, ce qui n’arrive pas tous les jours ici. De plus,il y avait même des ballons apportés par Céline, quelle joie !

enfant_balon

Le lait donné par la Confédération Suisse au travers de l’association Morija et que nous attendions depuis le mois de septembre a enfin pu quitter le port de Douala et parvenir jusqu’à nous. Ce sont donc plusieurs tonnes de lait en poudre qui ont été déchargées à Béthanie et dispatchées dans les différents lieux de stockage (orphelinat Béthanie, PMI Béthanie et PMI de Koumra).

Déchargement du lait en poudre dans la réserve
Déchargement du lait en poudre dans la réserve

Les travaux des murs touchent à leurs fins, c’est pourquoi en février la réféction des toits des bâtiments de la cuisine et de la buanderie va commencer, encore du travail pour les hommes !

Comme vous pouvez le constater, la vie à Béthanie continue d’être pleine de rebondissements et d’occupations, pas de quoi s’ennuyer !

Pour le « team », Yveline