Voilà que plus d’un mois s’est déjà écoulé depuis notre dernier article… Cela témoigne de notre emploi du temps bien assez chargé ! Et nous qui pensions que la vie au Tchad serait moins stressante qu’en Europe…
En raison du voyage au sud de 10 jours de Sébastien et Juliette, nous avons pu faire l’expérience d’être seuls responsables à Béthanie : en bref, il y a toujours une bonne raison pour que les gens s’adressent aux « patrons » pour toutes sortes de questions à tout moment de la journée ! Contrairement à la première tentative où toute l’équipe avait dû remonter du sud pour nous prêter main forte, cette deuxième expérience s’est bien déroulée, aussi grâce à l’aide de nos amis Noémie et Dimitriy.
Construction du mur
Les travaux de construction du nouveau mur ont vraiment bien avancés et touchent à leur fin. La photo montre le boukérou du PMI (centre de Protection Maternelle et Infantile) qui permet aux femmes venant consulter avec leurs enfants malnutris d’attendre à l’ombre. Il a échappé de justesse à la destruction puisque le mur passe maintenant tout près ; grâce à l’aide de l’armée française qui a mis à disposition sa pelle mécanique les travaux en ont été facilités.
Le mur flambant neuf se dresse maintenant fièrement devant l’ancien qui est resté debout. En effet, personne n’est venu le démolir alors que pratiquement tous les murs avant et après l’orphelinat avaient été détruits ! Actuellement nous le détruisons nous-même afin que la ligne électrique qui passe devant l’orphelinat puisse être construite. Nous avons été étonnés par la rapidité de travail de l’entreprise tchadienne qui menait les travaux. Les Africains lents au travail ?! Pardon mais voilà encore une idée préconçue, nous avons la preuve du contraire : 1 mois pour construire un mur de 250m de long à la seule force des bras, faut le faire…
Branchement électrique
Une solution a également pu être trouvée pour l’électricité : un branchement a pu être fait sur l’entreprise se trouvant en face de l’orphelinat avec les mêmes horaires de fonctionnement qu’avant et en prenant seulement la moitié des frais en charge, quelle vaine !
Emprisonnement de 2 employés
Un matin la femme d’un des employés des chantiers est venue donner l’alerte : son mari et un ami ont été capturés et ligotés dans une concession. Ils sont accusés de vol, la police intervient alors afin que l’affaire passe devant la justice. Ils ont ensuite été emprisonnés en attendant leur jugement et le gars qui les avait kidnappés a encore payé les gardiens de prison pour qu’ils tabassent les prisonniers… Il semblerait que celui qui leur veut du mal les ait accusés à tort car ils ne voulaient plus travailler pour lui et ont préféré venir travailler à Béthanie. L’un des deux a pu sortir de prison mais l’autre y est en attendant le jugement le 8 janvier…

Au moment de payer le salaire, l’un des collègues de travail a demandé à Jonathan de donner les ¾ de son salaire à la femme d’un des prisonniers, quelle leçon d’entraide fraternelle !
Vie à Béthanie
Les enfants (et nous-mêmes aussi !) ont passés par une période de maladie mais se portent à nouveau bien. Cinq enquêtes pour des enfants orphelins sont actuellement en cours mais nous n’avons que 2 places disponibles… Il nous est si difficile de choisir quels enfants accepter ! De plus, le matin du 25 décembre une petite fille abandonnée a été trouvée dans un champ, elle venait de naître et ne pèse qu’1.3 kg. Nous la gardons au PMI en attendant que les services sociaux fassent leur travail en lui trouvant une famille d’accueil.
Nous avons encore été confrontés indirectement à la misère de la vie des gens d’ici : plusieurs employés ne pouvaient venir travailler car leur enfant devait être hospitalisé (les femmes doivent obligatoirement rester avec leur enfant car sinon personne ne s’en occupe, c’est pas comme chez nous…). Un employé a même perdu sa fille la semaine dernière. D’autres ont encore appris le décès de leur sœur ou de leur petit-fils… ici la mort côtoie la vie au quotidien…
Ferme Farcha
Au mois de novembre nous avons pris contact avec Sarah, une suédoise qui a une ferme à Farcha (env. ½ h de route / piste depuis l’orphelinat) et nous sommes rendus chez elle pour un premier contact. Elle a une centaine de moutons, chèvre et vaches ainsi qu’une dizaine de chevaux (dont env. la moitié en pension). C’était un très bel échange, d’une part elle était très contente de profiter de notre expérience en matière équin et d’autre part cela nous a fait un grand bien de retrouver un peu la campagne…
C’est ainsi que nous y sommes retournés une deuxième fois pour notre plus grand plaisir : Jonathan pour parer les chevaux et Yveline pour faire un tour à cheval dans la brousse tchadienne !
Fête de Noël
En cette période de Noël, plusieurs fêtes ont évidemment été organisées : pour les employés, pour les enfants et pour les expatriés. A l’occasion de la fête pour les employés, 2 gros béliers ont été achetés pour le repas et tout le monde a mis la main à la pâte pour préparer la fête !



Nous vous souhaitons encore de belles fêtes de fin d’année !!!