2ième mois à Béthanie

Voilà que plus d’un mois s’est déjà écoulé depuis notre dernier article… Cela témoigne de notre emploi du temps bien assez chargé ! Et nous qui pensions que la vie au Tchad serait moins stressante qu’en Europe…

En raison du voyage au sud de 10 jours de Sébastien et Juliette, nous avons pu faire l’expérience d’être seuls responsables à Béthanie : en bref, il y a toujours une bonne raison pour que les gens s’adressent aux « patrons » pour toutes sortes de questions à tout moment de la journée ! Contrairement à la première tentative où toute l’équipe avait dû remonter du sud pour nous prêter main forte, cette deuxième expérience s’est bien déroulée, aussi grâce à l’aide de nos amis Noémie et Dimitriy.

Construction du mur

Les travaux de construction du nouveau mur ont vraiment bien avancés et touchent à leur fin. La photo montre le boukérou du PMIconstruction_mur1 (centre de Protection Maternelle et Infantile) qui permet aux femmes venant consulter avec leurs enfants malnutris d’attendre à l’ombre. Il a échappé de justesse à la destruction puisque le mur passe maintenant tout près ; grâce à l’aide de l’armée française qui a mis à disposition sa pelle mécanique les travaux en ont été facilités.

Le mur flambant neuf se dresse maintenant fièrement devant l’ancien qui est resté debout. En effet, personne n’est venu le démolir alors que pratiquement tous les murs avant et après l’orphelinat avaient été détruits ! Actuellement nous le détruisons nous-même afin que la ligne électrique qui passe devant l’orphelinat puisse être construite. Nous avons été étonnés par la rapidité de travail de l’entreprise tchadienne qui menait les travaux. Les Africains lents au travail ?! Pardon mais voilà encore une idée préconçue, nous avons la preuve du contraire : 1 mois pour construire un mur de 250m de long à la seule force des bras, faut le faire…

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Branchement électrique

Une solution a également pu être trouvée pour l’électricité : un branchement a pu être fait sur l’entreprise se trouvant en face de l’orphelinat avec les mêmes horaires de fonctionnement qu’avant et en prenant seulement la moitié des frais en charge, quelle vaine !

Emprisonnement de 2 employés

Un matin la femme d’un des employés des chantiers est venue donner l’alerte : son mari et un ami ont été capturés et ligotés dans une concession. Ils sont accusés de vol, la police intervient alors afin que l’affaire passe devant la justice. Ils ont ensuite été emprisonnés en attendant leur jugement et le gars qui les avait kidnappés a encore payé les gardiens de prison pour qu’ils tabassent les prisonniers… Il semblerait que celui qui leur veut du mal les ait accusés à tort car ils ne voulaient plus travailler pour lui et ont préféré venir travailler à Béthanie. L’un des deux a pu sortir de prison mais l’autre y est en attendant le jugement le 8 janvier…

1000 Francs CFA = env. 1.80 CHF
1000 Francs CFA = env. 1.80 CHF

Au moment de payer le salaire, l’un des collègues de travail a demandé à Jonathan de donner les ¾ de son salaire à la femme d’un des prisonniers, quelle leçon d’entraide fraternelle !

Vie à Béthanie

Les enfants (et nous-mêmes aussi !) ont passés par une période de maladie mais se portent à nouveau bien. Cinq enquêtes pour des enfants orphelins sont actuellement en cours mais nous n’avons que 2 places disponibles… Il nous est si difficile de choisir quels enfants accepter ! De plus, le matin du 25 décembre une petite fille abandonnée a été trouvée dans un champ, elle venait de naître et ne pèse qu’1.3 kg. Nous la gardons au PMI en attendant que les services sociaux fassent leur travail en lui trouvant une famille d’accueil.

Nous avons encore été confrontés indirectement à la misère de la vie des gens d’ici : plusieurs employés ne pouvaient venir travailler car leur enfant devait être hospitalisé (les femmes doivent obligatoirement rester avec leur enfant car sinon personne ne s’en occupe, c’est pas comme chez nous…). Un employé a même perdu sa fille la semaine dernière. D’autres ont encore appris le décès de leur sœur ou de leur petit-fils… ici la mort côtoie la vie au quotidien…

Ferme Farcha

Au mois de novembre nous avons pris coferme_farcha1ntact avec Sarah, une suédoise qui a une ferme à Farcha (env. ½ h de route / piste depuis l’orphelinat) et nous sommes rendus chez elle pour un premier contact. Elle a une centaine de moutons, chèvre et vaches ainsi qu’une dizaine de chevaux (dont env. la moitié en pension). C’était un très bel échange, d’une part elle était très contente de profiter de notre expérience en matière équin et d’autre part cela nous a fait un grand bien de retrouver un peu la campagne…

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C’est ainsi que nous y sommes retournés une deuxième fois pour notre plus grand plaisir : Jonathan pour parer les chevaux et Yveline pour faire un tour à cheval dans la brousse tchadienne !

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Fête de Noël

En cette période de Noël, plusieurs fêtes ont évidemment été organisées : pour les employés, pour les enfants et pour les expatriés. A l’occasion de la fête pour les employés, 2 gros béliers ont été achetés pour le repas et tout le monde a mis la main à la pâte pour préparer la fête !

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Le repas de Noël des employés…
Le plus grand plaisir des enfants était de jouer avec les bulles et les ballons…
Le plus grand plaisir des enfants était de jouer avec les bulles et les ballons…
…Et celui des expats était de manger la fondue !
…Et celui des expats était de manger la fondue !

 Nous vous souhaitons encore de belles fêtes de fin d’année !!!

Meilleurs voeux

Joyeux Noël

et

Bonne année 2013 !

Chère lectrice, cher lecteur de notre blog,

Nous te souhaitons un très joyeux Noël, que l’an 2013 soit à la hauteur de tes attentes et rempli de nouvelles découvertes !

 

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« Le vrai courage n’est pas de ne jamais avoir peur, mais bien de surmonter sa peur. De même, la vraie foi ne consiste pas à ne jamais avoir de doutes, mais de savoir surmonter ses doutes. » (Thierry Juvet) 

Bienvenue dans le vif du sujet…

Que le temps file ! Voici plus d’un mois que nous avons posé le pied sur le sol tchadien et que nous nous familiarisons avec notre nouvelle vie. On ne vous cachera pas qu’elle n’est pas toujours facile et que nous traversons des moments de doute aussi bien que d’enthousiasme… certains appellent cela le « choc culturel » et ce qui est rassurant c’est qu’il paraît que c’est normal !

Nous venons de vivre une semaine particulièrement éprouvante et forte en émotions.

A partir de vendredi passé, nous étions chargés de gérer l’orphelinat seuls avec Jonathan ; car Sébastien, Juliette, Noémie et Dimitriy partaient pour une mission au Sud sur la ferme du Moringa. Pour nous, il devait s’agir d’un exercice… qui s’est vite révélé être un « parcours du combattant » ! Heureusement que les employés tchadiens étaient à nos côtés et il faut voir le positif : on a pleins de choses à vous raconter ! Voici en résumé les événements qui ont marqués nos esprits la semaine dernière :

Vendredi 16.11

Les 4 autres expats ont quittés l’orphelinat tôt le matin. A notre lever, nous apprenons que le mur de l’orphelinat longeant la route (très fréquentée) allait être détruit le 20.11, c’est-à-dire 4 jours plus tard. Une société de ligne à haute tension veut construire une ligne qui passe juste vers l’orphelinat. Comment apprend-on une telle nouvelle au Tchad ? Eh bien, un jour on trouve de grandes croix badigeonnées sur le mur avec la date de destruction.

Avec le responsable administratif nous avons pris toutes les dispositions possibles pour éviter que cela se passe tout de suite et négocier le dédommagement (reconstruction du mur, terrain,etc.). Jon et le responsable se sont rendus au bureau de la coordination des travaux pour défendre leur position. Nous avons également écris une lettre au directeur du bureau des travaux et à la première dame du Tchad afin de mettre toutes les chances de notre côté. On aimerait quand même avoir le temps de refaire le nouveau mur pour la sécurité des enfants et afin qu’on ne nous dévalise pas pendant la nuit… En même temps, il faut commencer à voir comment on va reconstruire le nouveau mur 6m à l’intérieur de la concession. En plus de tous ces défis, la vie quotidienne de Béthanie continue avec son défilé d’employés avec leurs diverses demandes et les nouveaux cas d’enfants orphelins qui se posent.

Samedi 17.11

L’infirmier en chef, Obed, nous annonce qu’une enfant a dû être hospitalisée pendant la nuit en raison de convulsions (elle avait déjà eu une atteinte au cerveau et était retardée mentale). Heum, ça se passe comment une hospitalisation au Tchad ? Ah bon on ne te donne pas à manger ? Ah et il n’y a personne qui s’occupe de l’enfant ?  Ah bon, il faut donc trouver quelqu’un qui reste avec l’enfant jusqu’à sa sortie de l’hôpital ? Ici on en apprend tous les jours… 😉 Ensuite c’est une fille de 15 ans séropositive qui est venue avec son enfant de 2 mois, son mari venait de décéder du Sida et sa famille l’avait rejetée. Que faire ? Ce n’est pas un cas que nous pouvons accepter… les services sociaux sont tous en grève… finalement, après maints téléphones nous trouvons un service social qui est d’accord d’accueillir la jeune fille… Il faut continuer à se battre pour que le dossier du mur ne prenne pas une mauvaise tournure, nous avons très peur que les bulldozers arrivent mardi 20 et qu’on se retrouve sans mur… Avec tous ces événements, les 4 autres qui étaient descendus au Sud décident de remonter plus vite que prévu afin de nous prêter main forte, ouf, je crois que sinon j’aurais pris le prochain vol retour, haha ! Ils arriveront donc dimanche soir…

Dimanche 18.11

C’est un peu plus calme, il faut simplement s’occuper des machines à laver, qui est un travail quand même conséquent avec toutes les couches et habits des enfants à laver…

 Lundi 19.11

Avec le retour de nos amis nous sommes moins débordés et le dossier du mur avance bien. La directrice générale des affaires sociales nous rend même visite et nous assure de son soutien pour que le mur ne soit pas détruit immédiatement. Encore 2 jeunes gens passent à Béthanie parce que leur sœur vient de décéder et ils n’ont pas moyen de s’occuper de l’enfant…Les situations difficiles se succèdent, je pense qu’il nous est très compliqué de les comprendre vraiment avec notre point de vue européen, ce qui ne nous simplifie pas la tâche lors de la prise de décision. En même temps, les travaux du mur commencent : démontage de certains bâtiments, premiers camions de sable, creusage des fondations, fabrication des briques sur place, etc.

 Mardi 20.11

La journée s’annonce noire, je reçois un appel d’Obed à 6h du matin que la petite Louange qui était à l’hôpital a rendu l’âme ce matin. Quelle tristesse… et en même temps nous savons tous que pour elle la vie au Tchad aurait été très très difficile avec son handicap, d’une certaine manière c’était sûrement une délivrance pour elle… Certains d’entres-nous se rendent à l’enterrement qui a lieu le matin même, les autres continuent le travail à Béthanie.

Il faut notamment déposer une demande à la centrale électrique voisine qui nous fournit l’électricité. En raison de l’accélération des travaux des murs, celle-ci risque de s’en aller encore plus rapidement que prévu et nous laisser sans électricité (une partie de la journée puisque nous fonctionnons également avec nos propres génératrices à certains moments). Il y aurait éventuellement une possibilité de se brancher sur leur réseau qui se trouve en face.

Mercredi 21 et jeudi 22

Les enfants sont magnifiques avec leurs habits de fêtes !

Le mercredi soir à 19h nous avons appris que la ministre des affaires sociales nous rendrait visite le jeudi matin à 8h30 en nous apportant un don ! Ce matin là, Béthanie ressemblait à une fourmillère : tout le monde s’active pour nettoyer et préparer la place, les habits de fête des enfants sont sortis, un bouquet de fleur est acheté, les panneaux de remerciements sont sortis, etc. Le don est apporté par camion avant que Madame arrive, qui arrive avec quelques heures de retard accompagnée de la télévision. Les enfants comprennent bien que la situation est spéciale, ils se tiennent bien sages et sont tellement impressionnés qu’aucun son ne sort de leur bouche lorsque c’est leur tour de chanter un chant… Ismaël a été le plus audacieux, quand le sinalco a été servi à Madame la Ministre, il s’est rendu vers elle, qui lui a bien sûr offert la bouteille, bien joué petit !

Madame La Ministre des Affaires Sociales

Malheureusement la journée se termine plutôt mal pour Noémie et moi. En effet, cela fait 3 semaines que nous nous rendons en ville le jeudi soir pour suivre un cours de step. Les 2 premières fois, les hommes nous avait accompagnées car conduire au Tchad n’est pas une mince affaire, de nuit on n’en parle même pas ! Les motos circulent de tous côtés, dépassent à gauche et à droite et la nuit beaucoup n’ont pas de lumière. Cette 3ème fois, nous nous y sommes rendues seules et en rentrant du cours j’ai voulu tourner à droite à un carrefour, j’avais mis le clignotant mais je n’ai rien vu dans le rétro et comme c’est une fourgonnette il n’y a pas de vitre à l’arrière… un motard me dépassait par la droite et nous l’avons percuté ! Heureusement que je ne roulais pas vite, ce n’était pas trop grave mais j’étais bien choquée. Nous nous sommes rapidement arrangés à l’amiable pendant qu’un attroupement se formait et nous avons déguerpit… il vaut mieux quand on est 2 femmes blanches ici ! N’empêche que je vais réfléchir à 2 fois avant de reprendre le volant…

Fin de la semaine

Vendredi, les travaux de rénovation des toits, supervisés par Jon et Dimitriy, sont stoppés en raison du début des travaux du mur. Un nouveau petit garçon a été accueillit, il s’appelle Julien, sa maman est décédée à la suite de l’accouchement et comme il est issu d’une relation hors mariage, c’est assez compliqué dans la famille…

Suite à toutes ces émotions, nous étions très heureux Jon et moi de pouvoir prendre un peu de repos à partir de vendredi après-midi. Nous en avons profité pour nous rendre à un festival de musique, faire la grasse matinée samedi et faire quelques courses au marché.

Anecdotes

Voici en image, quelques autres événements qui pimentent notre quotidien (nous rappelons que les enfants n’ont pas le droit d’apparaître de façon reconnaissable sur notre blog, sinon nous vous les présenterions volontiers !)

Nos amis les ânes, Bourriquet et BJ (Bourriquet Junior !), nous saluent toujours avec enthousiasme et braiements bruyants. 3 petits cabris sont aussi venus agrandir la ménagerie de Béthanie.

Nous vous présentons un de nos « gros-gras », qui fait partie de la famille de geckos blancs partageant notre appartement. A part qu’ils font des grosses crottes partout (y compris dans l’armoire à habits) et nous font peur en nous passant sur les pieds, ils ne sont pas très dérangeants, mais je les préfère quand même dehors… En voulant en chasser un dehors à coups de balai, je lui ai malencontreusement arraché la queue, qui continuait alors à bouger toute seule, mmmh, appétissant !!!

Les margouillats font partie de notre quotidien, ils grimpent partout et sont très drôles avec leur mouvement de tête… Il nous est également déjà arrivé à deux reprises de devoir faire sortir un crapaud qui était entré dans notre appartement, à mourir de rire, surtout quand en même temps tu as encore une panne d’électricité !

Comme c’est la saison froide, pour les Tchadiens il fait trop froid et sortent en doudoune et bonnet… nous on a toujours bien assez chaud en T-shirt et c’est pas sans raison puisque selon la météo de TV5Monde, N’Djamena fait toujours partie des villes où il fait le plus chaud de la planète (36°C). Bien que pour les Tchadiens il fasse trop froid, il nous arrive de profiter d’un petit plongeon dans la petite piscine de Béthanie ! Comme la piscine est ronde on fait des gros tourbillons en courant tous en rond… on s’amuse comme on peut !!!

A bientôt pour les prochains épisodes de l’aventure !

Pour l’équipe

Yveline

Voyage en direction de Koumra

Le mercredi 17.10 nous sommes partis à 5h45 du matin pour Koumra avec Sébastien (le responsable actuel au Tchad) et Luc et son épouse (un important collaborateur dans la mise en place du projet Moringa). Pendant ce

temps la responsable Juliette et nos 2 amis Nohémie et Dimitriy restaient à Béthanie pour gérer l’orphelinat. Nous avons parcouru la route toute la journée (12h de route), ce qui nous a permis de voir le pays. C’est un joli voyage parce qu’il y a beaucoup à voir (les zébus, les cases, les vendeurs de toute sorte au bord des routes, boire le chaï en cours de route, etc.).

La route est néanmoins assez amochée en raison de la saison des pluies, ce qui nous oblige à ralentir le tempo en maints endroits pour contourner les trous dans le goudron. La saison des pluies a fait beaucoup de dégâts aussi dans les terres, beaucoup de récoltes sont complètement inondées … alors que l’année précédente c’était la sécheresse, les gens sont actuellement obligés de vivre au bord de la route en raison de leurs cases et terres inondées. Que la vie semble dure et injuste parfois !

A Koumra nous faisons à nouveau connaissance avec un tas de monde et nous devons en particulier nous occuper du projet Moringa. A notre arrivée à la ferme de Monkara : tour de la ferme, mise en marche de la génératrice, de la climatisation du laboratoire et du four, ouf ça fonctionne ! En fait il s’agissait pour nous de faire le procédé complet de fabrication de poudre et d’en avoir une quantité suffisante pour la faire analyser par des laboratoires français. Ce procédé était néanmoins plus que laborieux, nous avons fait avec les moyens du bord pour cueillir, laver, sécher et moudre les feuilles de Moringa, tout ça avec désinfection des mains et du matériel de la manière la plus rigoureuse possible dans un environnement on ne peut moins stérile… Au final nous sommes parvenus à produire 1 kg de poudre et attendons les résultats avec impatience… Lorsque nous avions fini de préparer la poudre de Moringa nous avons le droit de manger « la boule » au Gombo (plat traditionnel tchadien)… ça se mange avec les doigts et ça fait des fils… un peu comme la fondue mais en pire !

Le dimanche nous participons à notre premier culte africain, cela est très impressionnant avec les chants, les tamtams et les danses ! Les gens ici sont tellement chaleureux malgré leurs soucis quotidiens … et le lundi c’est retour à Béthanie, une journée de voyage à nouveau…A notre arrivée, Jonathan a vu un serpent devant notre porte d’entrée, sympa les rencontres qu’on fait ici !

La découverte de Jonny !

Voilà, ces premières semaines ont donc été très intenses en découvertes, il y a beaucoup de monde et de choses à connaître, notre cerveau est donc un peu barbouillé par toutes ces nouveautés… et l’estomac de Jonathan aussi ! Pour ma part, j’ai eu droit à un bon mal de tête, accompagné de fièvre et de toux, quoi de plus agréable d’avoir sa température corporelle égale à celle de l’extérieur ! Blague à part, la chaleur était difficilement supportable pendant ces jours de maladie… Jonathan va mieux et moi aussi, tant mieux car nous avons tant à apprendre et à connaître qu’il vaut mieux être en forme !

Pour le « team », Yveline

Premières impressions

Voici enfin quelques nouvelles tchadiennes de notre part… Nous avons dès à présent nos nouveau natels tchadiens et internet dans notre maison, ce qui devrait un peu faciliter les échanges. Cependant la connexion est très lente ici, la mise à jour du blog reste donc difficile depuis l’orphelinat. Autre parenthèse, bien que nous vous présenterions volontiers les visages trop mignons des enfants Betsaleel, cela n’est pas possible sur le blog pour des raisons de confidentialité. Parenthèses fermées, voici quelques impressions de nos premiers 15 jours passés au Tchad.

21h55, le 13 octobre: Arrivée à l’aéroport de N’Djamena. Tout de suite nous sommes mis dans le bain : les bestioles grouillent autour des lampadaires à la sortie de l’avion, la chaleur nous étouffe déjà et les premières formalités administratives tchadiennes nous attendent. A part quelques questions (Vous venez pourquoi ? Pour combien de temps ?), ouf, la douane nous laisse entrer sans trop de problèmes. L’arrivée des bagages, il faut avoir vu ça une fois dans sa vie, 400 personnes sorties de l’avion se bousculent entre chariots et valises. Suite à une demi-heure de recherche, voilà enfin toutes nos valises réunies… Malgré le chaos régnant dans le hall, des employés de l’aéroport contrôlent la sortie de tous les bagages et nous aident enfin à mettre nos 110 kg de bagages sur un chariot…

Dès notre arrivée, nous sommes installés dans une maison rien que pour nous tous seuls, la classe ! On y trouve presque tout le confort nécessaire pour des Européens, mais bien plus que pour la plupart des Tchadiens vivant ici ! Electricité presque 24h/24, frigo, douche et baignoire, lit AVEC moustiquaire, ventilateur et même quelques animaux de compagnie tels que margouillats (les lézards d’ici) et criquets. Sur la photo voici la vue que nous avons en sortant de la maison.

Comme vous le voyez nous vivons au « fond du jardin » et une allée de Moringa nous accueille en arrivant. Le dimanche nous remplissons les papiers administratifs indispensables et sommes invités à dîner à Ali Baba (restaurant Libanais) en ville de N’Djamena par Nohémie et Dimitriy.
Pour le moment, nos activités s’axent autour des domaines suivants :La semaine commence par 2

jours à Béthanie où nous rencontrons les différentes « Taties » qui s’occupent des enfants par périodes de 24h : elles arrivent le matin à 8h et restent jusqu’à 8h le lendemain matin où les suivantes les relaient. Autant dire
que ce n’est pas de tout repos… Elles sont environ 2-3 Taties pour une quinzaine d’enfants…Nous faisons connaissances avec les 3 unités : les poussins (0-1 an), les canards (1-2 ans) et les gazelles (2-3 ans). L

es enfants se jettent littéralement sur nous en nous appelant « Tatie, tatie », il est difficile de se défaire de certains, en plus ils sont tellement adorables avec leur sourire énorme… Ici, normalement seul des enfants ayant une famille dans laquelle l’enfant peut être réinséré à l’âge de 3 ans sont acceptés. C’est-à-dire que généralement il s’agit d’aider les familles pauvres dont la maman de l’enfant est décédée, jusqu’au troisième anniversaire de l’enfant, où il est plus facile de s’en occuper. Parfois cependant les « vrais » enfants abandonnés sont placés pour une courte durée dans l’orphelinat. C’est le cas notamment de Hissein, le pauvre petit est adorable mais malheureusement personne ne veut l’adopter car il est VIH positif. L’on remarque vraiment qu’il est tout malheureux, mais un simple sourire permet de ré-illuminer son visage.

Pour Jonathan il s’agit de se former aux travaux techniques comme la rénovation des toits, la gestion des génératrices, la direction générale de l’orphelinat, etc.

Pour Yveline il s’agit de se faire une idée du travail avec les enfants, notamment en suivant parfois les plus grands enfants (3 ans) à l’école (surtout jeux d’éveil). Je travaille également dans les unités, avec notamment tatie Jacqueline qui explique très bien comment s’occuper des enfants (préparer et donner le biberon, baigner, changer les couches en tissu, etc.). Voilà comme ça je serai parée… sauf que c’est pas facile de constater qu’il me faut 15 minutes pour brosser les dents, doucher, mettre la couche et habiller un petit alors que les taties le font en 5 minutes zak-zak… ! Juliette (la responsable actuelle) commence également à me transmettre ces connaissances au niveau de la gestion administrative de l’orphelinat, dont je serai responsable bientôt… C’est-à-dire comptabilité, gestion des salaires et contrats de travail, contact avec les familles en relation avec les 2 assistants sociaux.

Nous avons également assisté à nos premiers entretiens avec les familles qui cherchent à placer leur enfant. Il s’agit souvent de situations complexes dans lesquelles il faut avoir du discernement et du tact pour démêler le vrai du faux. Cette semaine dernière, un nouvel enfant a été accepté et deux autres dossiers sont en cours. Malheureusement les places à Béthanie sont limitées et il faut donc choisir soigneusement les cas les plus graves qui nécessitent vraiment notre aide…

Pour le « team », Yveline

 

Le grand départ

Un dernier petit tour à cheval sous une magnifique pluie d’automne bien de chez nous, une dernière raclette , un dernier bout de chocolat suisse, une dernière fondue,  un dernier objet empaqueté dans la valise et un dernier becs à la famille et aux amis, nous voilà fin prêt pour une nouvelle aventure! Dans quelques  heures notre avion s’envole et nous vous disons à bientôt… pour les prochains chapitres!

Partir…

Nous rêvions de partir… mais où ? Nous avons pensé aux Etats-Unis – évidemment ! –, l’Amérique du Sud, l’Australie, la Mongolie … nous n’avions toutefois pas imaginé… le Tchad ! Ce sont nos amis Nohémie et Dimitriy qui nous ont parlé de l’association Betsaleel… nous nous sommes intéressés… nous avons été touchés par le regard indescriptible des enfants orphelins et malnutris… nous nous sommes senti appelés à ne pas fermer les yeux sur la situation alarmante de tout un continent… et nous avons finalement choisi de relever le défi d’être transformé dans notre mode de pensée et notre vision du monde par une société différente de la nôtre !

Nous y voilà donc… la décision est prise, nous partons le 13 octobre 2012 à destination de N’djamena. A 11 km de la capitale du Tchad se trouve l’orphelinat Béthanie dans lequel nous allons résider pendant l’année qui suivra.

Nous seront probablement amenés à nous déplacer au sud, à Koumra, où est situé une deuxième partie de l’orphelinat. Dans la ferme expérimentale de Monkara proche de Koumra a démarré le « projet Moringa », qui est appelé à se développer encore ces prochains temps. Les détails des rôles que nous aurons à occuper dans le cadre de ce projet se clarifieront plus précisément sur place. Pour le moment, l’aventure a déjà débuté avec les préparatifs, qui nécessitent bien quelques téléphones, e-mails, rendez-vous, piqûres et autres… !

Si vous souhaitez partager un peu de notre voyage avec nous, sentez-vous libre de visiter notre blog, d’y poster des commentaires ou encore de nous contacter en privé à l’adresse mail suivante : yjgindrat@hotmail.com. Nous espérons ainsi parvenir à vous faire goûter quelques bribes d’Afrique…

Jonathan et Yveline